Il ne se passe pas une journée sans que quelqu’un – qui a sûrement quelque chose à vendre- parle du nombre de jours restant avant MIFID2…

Avant de parler de recherche, de budget, de CSA, de RPA, …avez-vous déjà mis MIFID1 en œuvre ?

Petit rappel : les obligations de best selection best execution existe toujours… elles sont même renforcées sous MIFID2. Il devient donc indispensable de disposer d’une organisation correcte pour l’exécution, avant de finaliser vos chantiers MIFID2.

Vos gérants ont 3 options à leur disposition.

 

Option 1

Ils sont super forts et passent leurs ordres tout seuls, par téléphone, et suivent les opérations en chat, par mail, ou avec des post-it bien jaunes.

Franchement, est-il utile de parler de ce cas ? Dangereux, pas sécurisé, pas pro.

Lent. Peu performant. Et aucune justification de best selection/ best execution. Cette organisation ne peut plus continuer, et devient un frein évident à tout développement.

 Option 2

Ils utilisent un système pas cher du tout qui permet de router des ordres électroniques, avec une traçabilité correcte. Magnifique. Gratuit et performant: le Graal ? Dans les faits, ceux qui ont essayé ont eu des problèmes.

Ce n’est pas si gratuit, car il faut commander de nouveaux terminaux pour les départements associés (Middle, conformité, …). Ce n’est pas si performant, car il faut parfois sortir des données du système, ce qui est coûteux, complexe, parfois impossible. Enfin, le problème le plus important est la mise en évidence de l’absence de best selection ou de best execution : le gérant n’est en effet pas en mesure de justifier de ses actes individuels et personne ne fait le suivi agrégé des actions réalisées, ce qui conduit à matérialiser très facilement les carences de la structure face à MIFID1. En somme, le processus n’améliore absolument pas la qualité de l’exécution, mais juste sa traçabilité.

Option 3

Les gérants font transiter leurs ordres par une table de négociation, interne ou externe. En interne, cette option représente un coût humain et technique qui est systématiquement sous-évalué : « un écran, un trader, et hop ! » Désolé, c’est plus compliqué… Les sociétés qui se dotent de tables internes doivent envisager pour traiter un produit financier donné un minimum de 3 traders. Qui veulent du data market live. Des vrais téléphones enregistrés. Un OMS. Un EMS. Du pré-trade. Des bases de données puissantes. Des algos, des plateformes, des outils, des connecteurs PMS-OEMS. Il faut des informaticiens. Il faut un contrôle spécifique. Il faut suivre les règles de best execution/best selection, traiter de nombreux rapports et analyses, participer à de nombreux séminaires et réunions. Il faut suivre l’actualité réglementaire et technique.

La voie à prendre ? Moi aussi, j’ai quelque chose à vendre.

Pour passer du « rien » au « full-global-méga-évolué », évitez le piège de l’option 2, et commencez par une table externe.

C’est simple. Cela permet « d’apprendre » et d’expérimenter les besoins liés à l’exécution, métier qui est finalement peu connu des sociétés de gestion. Cela permet de démarrer plusieurs produits financiers rapidement. Cela permet de bénéficier des apports et de l’expertise créé pour d’autres clients. Cela permet de faciliter la transition pour les gérants qui ont l’impression que « personne n’est capable de négocier comme moi ». Enfin le management bénéficie des tableaux de bord nécessaires à un réel suivi de l’activité.

Et peut envisager de se consacrer à autre chose. MiFID II, par exemple ?

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